L'esprit de la prière
On ne peut pas parler de prière sans concentration, sinon que reste t-il? De la gymnastique? Un délire de parole, répétées par automatisme?
Voyons quel est l’esprit de la pratique la plus importante de l’Islam :
a) L'intention
'Umar Ibn al-Khattâb (radiya lahou 'anhou) a dit: « J'ai entendu le Messager de Dieu (sallallahou alayhi wa salam) dire: « Les actes ne valent que par leur intention. Et à chacun selon son dessein. Celui qui émigre pour Dieu et Son Messager, son émigration lui sera comptée comme étant pour Dieu et Son Messager. Et celui qui émigre pour acquérir des biens de ce bas monde ou pour épouser une femme, son émigration ne lui sera comptée que pour ce vers quoi il a émigré. » (Rapporté par Mouslim)
C'est la même chose pour la prière, si on fait la prière pour Dieu, on en sera récompensé. Mais si on fait la prière pour que les gens disent : « Oh! elle fait la prière, elle est bien, c'est une bonne musulmane » ça devint du chirk (l'association).
b) La sincérité
La pureté de l'intention et la sincérité du cœur pour le Seigneur des mondes élèvent l'action purement profane dans ce monde et la transforment en un acte d'adoration agréé. C'est à dire que c'est la sincérité et l'intention que l'on fait quelque chose pour Dieu qui rend tout chose un ibadat (adoration). Si on aime quelqu'un pour Dieu, ça devient une adoration, si on va chercher un verre d'eau pour quelqu'un pour Dieu, ça devient une adoration, si on va au travail pour Dieu, ça devient une adoration. Et qui dit adoration ,dit récompense.
L'Envoyé de Dieu (sallallahou alayhi wa salam) a dit: « Dieu ne regarde pas vos corps ni vos formes, mais regarde vos cœurs et vos œuvres » (Mouslim)
Il est dit également dans un autre hadith: « Au jour de la Résurrection, on amènera le monde d'ici-bas, on triera ce qui y était pour Dieu et on rejettera ce qui n'y était pas pour Dieu dans le Feu de la Géhenne » (Al-Baïhaqî)
c) Le recueillement et la concentration.
La concentration peut faiblir et se renforcer en fonction du degré de puissance de la foi en la vie future et du mépris du bas-monde. Lorsque l'on remarque que notre cœur n'est pas présent dans la prière, c'est à cause de la faiblesse de la foi. Et la cause de la faiblesse de la foi, c'est l'amour de ce bas-monde.
On a demandé à Amir Ibn Abd Qays: « Ton âme te fait elle penser à quelque chose parmi mes affaires du bas-monde pendant que tu es en prière? » Il a répondu: « Je préfère être transpercé par les lances plutôt que de connaître ce genre de choses. »
Déraciner du cœur l'amour du bas-monde est une chose difficile et l'effacer entièrement est chose rare. Aussi il convient de s'y exercer dans la mesure du possible, et c'est Dieu qui accorde le succès et l'assistance.
Quelques conseils pour la concentration:
1) Se préparer: la concentration commence dès les ablutions, penser aux péchés qui tombent avec l'eau des ablutions, mettre de « beaux » vêtements qui ne nous gêne pas pendant la prière parce qu'il sont trop serrés, ou qu'on marche dessus... Faire l'adhan, puis l'iqâma. Tout cela est un rituel pour entrer en concentration. Si on a vraiment du mal à se concentré, faire un petit ta'lim avant la prière, prendre un livre de hadiths et lire ceux qui se rapporte à la valeur de la prière, la concentration, … ou lire un peu de Coran
2) Prier dans une pièce calme, pas au plein milieu du salon, avec les enfants qui court partout, s'installer dans un endroit propre, calme, sans télé, sans chose qui pourrait déconcentré.
3) Si on quelque chose à faire, le faire avant pour ne y penser pendant la prière, bien sûr si cela ne dépasse pas le temps légale de la prière. Ne pas prier si on a quelque chose sur le feu ou qu’on a envie d'aller au toilettes. Ou quand le repas est servi.
4) Penser qu'on se met devant la Kaba'a et penser qu'on est à la Mecque.
5) Penser qu'on est devant Dieu, le respect que cela sous entend. Si on est devant le Président on ne va pas être déconcentré, dire n'importe quoi, alors devant Dieu?
6) Il est conseillé d'imaginer le paradis sur notre droite et l'enfer sur la gauche ou de penser que c'est son dernier jour de vie, pour se pousser encore plus à être concentré dans sa prière, ou alors, pensez très fort aux supplices de l'enfer. En se souvenant de ses pêchés, on souhaite ardemment d'Allah nous préserve du châtiment du feu et qu'il accepte notre prière.
7) Voici encore autre chose n'oublions pas aussi que c'est shaytan qui nous détourne de notre prière. Voici les conseils de Notre Prophète Bien aimé (sallallahou alayhi wa salam) :
Si une personne prie et que les insufflations de shaytan envahissent ses pensées dans ses prières lui causant des problèmes dans la récitation du Coran et lui font douter des raka’ats accomplies que doit il faire ?
C’est arrivé à un des compagnons du Prophète dont le nom est Uthman Bin Abi Al-Aas (radiya lahou 'anhou), il est donc venu se plaindre au Prophète (sallallahou alayhi wa salam ) et il lui dit « Le shaytan vient entre moi et ma prière et me cause des problèmes avec ma récitation ». Le Messager d'Allah (sallallahou alayhi wa salam) a dit : « C'est un shaitan appelé Khanzab, ainsi si vous sentez sa présence, cherchez le refuge auprès d'Allah (soubhânahou wa ta'âlâ) et soufflez une brume à votre gauche trois fois. » Il a dit : « J'ai appliqué ce conseil et Allah (soubhânahou wa ta'âlâ) m'a débarrassé de lui. »
Ce hadith inclut deux façons de se débarrasser du shaytan de la prière:
- Premièrement il faut chercher refuge auprès d'Allah (soubhânahou wa ta'âlâ) contre le mal du shaytan en prononçant ces mots de refuge: « Je cherche refuge auprès de Dieu contre Satan le lapidé » « A'oudhou billahi minach-chai'tanirajim ».
- Deuxièmement : en soufflant une brume à gauche trois fois. Ce souffle est essentiellement de l'air semblable au crachement, mais avec une brume infime de salive, à condition que cela ne dérange pas la personne à côté de lui, ni rende le masjid (la mosquée) sale.
8) Prier lentement, en réfléchissant à ce que l'on dit, même si on ne comprend pas l'arabe. S'arrêter après chaque verset et se le traduire dans la tête pour bien savoir ce qu'on dit. Utiliser le tajwid pour prononcer les sourates ça aide à la concentration.
Dans le livre « La prière du Prophète (sallallahou alayhi wa salam) » du le cheikh Albani (rahimoulah), on peut lire en page 36-37:
« La sounnah dans la lecture du Coran est de lire verset par verset par exemple:
« Bismilahi rahmani rahim »
puis on s'arrête,
« Al hamdoulilahi rabil alamin »
s'arrêter, et lire...
Ca permet aussi d'être concentré si on fait attention a bien articuler et bien prononcer chaque sourate.
Il va de soi que les formules contre chaytan doivent être réciter comme:
"Ahouzou bilahi mina chaytani radjim min hamzihi wa nafkhihi wa nafthihi" (« Je cherche la protection d'Allah contre satan le maudit, contre ses insinuations, ses insufflations et ses poésies érotiques »).
9) Prendre le temps de s'incliner, de se prosterner, que les membres se reposent. Le Prophète (sallallahou alayhi wa salam ) fessait une inclinaison qui durait autant que sa récitation et une prosternation toute aussi longue.
10) Essayer pour les louanges que l'on fait (Subhana rabbi l'azim wa bihamdihi....) ou pour l'istighfar (demander pardon), essayer de les associer (excusez moi du terme) à une situation vécue par exemple : « Al hamdou lillah qui m'a donné ceci, cela, qui a fait ceci, cela.... », « Astaghfiroullah parce que j'ai fait ceci, cela, j'ai dis ça, je n'ai pas fais ça .... » comme ça on fait notre prière avec beaucoup plus de sincérité et donc de concentration.
Aussi pendant premier soujoud, demander à Allah (soubhanahou wa ta'ala) de nous donner de la concentration dans cette prière et dans les autres et d'éloigner le waswas. Ça pousse à faire des efforts car on se sent mal de demander quelque chose à Allah et de ne pas faire les efforts par la suite.
11) Après la prière ne pas se précipiter à une autre occupation, rester encore un peu assis.
Sources : - « L’éthique du Musulman – Les fondements de la morale » - Mohammad Al Ghazali -Editions Al Qalam 1993
- K7 vidéo de Hassan Iquioussen « La prière et la concentration ».
[1] Le Qounout est une invocation pendant la prière du Witr, cette invocation se fait avant l'inclinaison après avoir lu les sourates coraniques ou bien après l'inclinaison.
D'après El Hassen Ibn Ali : le Prophète (sallallahou alayhi wa salam) , m'a appris des mots à dire pendant le Witr, “ Dieu guide-moi avec ceux que tu as guidé, épargne-moi avec ceux que tu as épargné, investis-moi avec ceux que tu as investi, bénis-moi ce que tu m'as donné et éloigne le mal de ce que tu as décidé et écris pour moi, car tu décides et nul ne décide ou n’écrit pour toi, et car n'est humilié celui que tu as investi et car ton ennemi ne sera point puissant, Dieu Tu es béni et exalté, et que le salut et la paix soit sur Mohamed (sallallahou alayhi wa salam) ” Rapporté par Ahmed et At-Tirmidhi.
Et d’après Chafi’i le Qounout dans le Witr ne se fait que pendant la dernière moitié du Ramadhan.
Et selon El Nisaï Ahmed, Ibn Maja et At-Tirmidi, le Quounout est légal pendant la prière du Saubh et dans les autres prières pendant les crises que l'on rencontre dans la vie.
[2] Les gens du savoir religieux.